


Le Premier président de la Cour des comptes, M. Latin PODA, accompagné de ses collaborateurs, a animé une conférence de presse, ce vendredi 5 décembre 2025 à Ouagadougou, pour présenter les conclusions du rapport public annuel 2024 de l’institution. Le document met en lumière les principaux résultats des contrôles de gestion financière réalisés au Burkina Faso au cours de l’année 2024.
Au titre des activités exécutées par la Cour des comptes sur la période sous revue, il ressort du rapport que la juridiction supérieure a poursuivi ses activités juridictionnelles (jugement des comptes des comptables publics et des fautes de gestion) et non juridictionnelles (contrôle et audit des entités publiques).
Sur le plan juridictionnel, la Cour a jugé 89 comptes de gestion en 2024 et rendu 27 arrêts dans le cadre de procédures pour fautes de gestion. Des 1157 comptes de gestion des années 2017 à 2020 reçus, 1108 ont été instruits et jugés, soit 1019 entre 2021 et 2023 et 89 en 2024.
Au titre des activités non juridictionnelles, la Cour des comptes a mené des audits et contrôles des contrats de Partenariat Public-Privé (PPP) de 2015 à 2022. La Cour des comptes a constaté notamment que la planification des projets PPP présente des insuffisances sur le choix des partenaires privés. Elle a également relevé que la procédure d’entente directe ne remplit pas souvent les conditions prescrites en la matière.
En outre, le rapport relève que parmi les 14 sociétés d’Etat auditées, huit ont enregistré des trésoreries-actifs très abondantes au regard de leurs trésoreries-passifs. Ce sont : la LONAB, le BUMIGEB, l’ONEA, la SOGEMAB, la SONAGESS, la SONABEL, la SONATUR, et la SOPAFER- B. A l’exception de la SONAGESS et de la SOPAFER-B, les douze autres sociétés d’Etat objet de l’analyse présentent chacune de ratios de liquidité générale supérieurs à la norme, révèle le rapport. La Cour a donc recommandé aux directeurs généraux de certaines sociétés, la réduction de la trésorerie oisive et d’éviter les découverts bancaires pendant qu’elles disposent de ressources oisives.
La CNSS et 14 entreprises publiques auditées
Par ailleurs, le rapport fait ressortir que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) éprouve d’énormes difficultés à recouvrer les prêts accordés aux structures publiques. En effet, lit-on dans le rapport, au 31 décembre 2023, 14 structures étatiques doivent à la CNSS la somme de 15 364 517 858 FCFA.
La Cour a également noté que le fonds de roulement de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) est inférieur à son besoin en fonds de roulement. Pour ce faire, elle recommande au directeur général de la SONABHY de veiller à un meilleur recouvrement de ses créances, une meilleure gestion de ses approvisionnements et une diminution au maximum des délais de paiement accordés à sa clientèle.
Dans plusieurs secteurs et structures de l’État, des irrégularités existent. Le rapport identifie, pour chaque cas, les structures concernées et les catégories d’agents présumés auteurs. Ces constats appellent des suites appropriées, tant administratives que juridictionnelles, lorsque les faits le rendent nécessaire.
Conformément à son mandat de juridiction supérieure de contrôle des finances publiques, la Cour formule, dans ce rapport, des recommandations précises à l’attention des décideurs publics.
Le Premier président a aussi confié que lors de la remise du rapport annuel au Président du Faso, celui-ci a expressément invité la Cour à un suivi rigoureux de la mise en œuvre des recommandations. Ce qui confirme l’attention portée par les plus hautes autorités aux questions de bonne gouvernance et de transparence, a souligné le Premier président Latin PODA. La Cour entend par conséquent assurer ce suivi tout en coordonnant ses actions avec les services compétents et en informant régulièrement l’opinion publique des progrès observés.
Service d’Information du Gouvernement



